Introduction
Le cannabis est une plante qui produit des substances naturelles appelées cannabinoïdes. Ces molécules sont connues pour leurs effets sur notre corps, comme le CBD (cannabidiol) ou le THC (tétrahydrocannabinol). En fait, la plante ne fabrique pas directement du CBD ou du THC, mais des versions acides appelées CBDA et THCA. Ces formes deviennent actives après un chauffage ou un séchage, un processus appelé décarboxylation.
Tous les cannabinoïdes viennent d’un seul précurseur : le CBGA (acide cannabigérolique). C’est la « molécule mère » à partir de laquelle la plante fabrique les autres.

Comment la plante fabrique les cannabinoïdes ?
Tout commence avec deux petites molécules présentes naturellement dans la plante : l’acide olivétolique et le géranyl-pyrophosphate. Grâce à une enzyme, elles se combinent pour former le CBGA. C’est ce CBGA qui va ensuite être transformé en d’autres cannabinoïdes selon l’enzyme que possède la plante :
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CBDA-synthase transforme le CBGA en CBDA.
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THCA-synthase transforme le CBGA en THCA.
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CBCA-synthase transforme le CBGA en CBCA.
Ces transformations ont lieu dans de toutes petites glandes sur les fleurs appelées trichomes. Ce sont elles qui produisent la résine, riche en cannabinoïdes.
Une fois formés, ces cannabinoïdes acides restent dans la plante jusqu’à ce qu’ils soient chauffés (par combustion ou cuisson par exemple), ce qui provoque la décarboxylation : ils perdent une petite partie de leur molécule (le CO2) et deviennent actifs (CBD, THC, CBC, etc.).

À quoi servent les trichomes ?
Les trichomes sont des sortes de petites glandes visibles à la surface des fleurs, souvent comparées à de minuscules champignons. Ils contiennent tous les composés intéressants : cannabinoïdes, terpènes, flavonoïdes. C’est là que la magie opère. En observant leur aspect (transparents, laiteux, ambrés), on peut savoir à quel stade de maturité se trouve la plante.

Ce qui influence la production de cannabinoïdes
1. Lumière (notamment UV-B)
Les rayons UV-B sont connus pour stimuler certains mécanismes de défense chez les plantes. Le cannabis pourrait produire plus de THC en réponse à ces rayons, mais cela dépend des variétés. Certaines recherches montrent une petite augmentation de THC avec une exposition UV-B, mais ce n’est pas garanti. Par contre, trop de lumière UV peut aussi endommager la plante.
2. Température
La plante aime les températures modérées (entre 20 et 30 °C). Le froid ralentit la production de cannabinoïdes. Une chaleur modérée peut aider, mais si la température est trop élevée, cela peut faire baisser la qualité des cannabinoïdes et accélérer leur dégradation.
3. Nutriments (engrais)
Une plante bien nourrie produit de belles fleurs, mais parfois un excès d’engrais peut diluer les cannabinoïdes. À l’inverse, un petit stress contrôlé en fin de floraison peut concentrer les cannabinoïdes. Mais attention, trop peu de nutriments empêche la plante de bien se développer.
4. Génétique de la plante
C’est le facteur le plus important. Certaines plantes sont faites pour produire du THC, d’autres du CBD, et d’autres encore du CBG. Cela dépend des enzymes qu’elles ont. Une plante à CBD aura beaucoup de CBDA-synthase, mais pas de THCA-synthase.
5. Stade de récolte et stockage
Il faut récolter la plante au bon moment. Si on coupe trop tôt, il y a moins de cannabinoïdes. Si on attend trop, les cannabinoïdes comme le THC commencent à se transformer en CBN, une molécule plus sédative. Après la récolte, il faut stocker les fleurs à l’abri de la chaleur, de la lumière et de l’humidité pour préserver les cannabinoïdes.

Conclusion
Les cannabinoïdes du chanvre sont le fruit d’un processus naturel précis. Tout commence avec le CBGA, qui est transformé en CBDA, THCA, ou CBCA par des enzymes spécifiques. Ces composés sont stockés dans les trichomes, puis se transforment en formes actives (CBD, THC...) quand on les chauffe.
La quantité et la qualité des cannabinoïdes dépendent de plusieurs facteurs : la génétique de la plante, l’environnement (lumière, température, nutriments), et le moment de la récolte. Une bonne compréhension de ce processus permet de cultiver des fleurs riches en principes actifs, adaptés à différents besoins (relaxation, soulagement, bien-être, etc.).